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Un peu d’histoire, par Yves Gaillard

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Un peu d’histoire...

Par Yves Gaillard

Période néolithique

Notre région fût occupée par un peuplement néolithique, en témoignent les deux champs de mégalithes , les trouvailles de haches en pierre polie, le site de Beaumat et les mines d’extraction. Il semblerait que les toponymes Brahmard et Champdolent concernent des événements de cette même période.

Sa situation est géographiquement privilégiée : croisement de voies antiques, petit oppidum. Pour traverser à sec les cours d’eau, la région construit des ponts de caractère : pont préhistorique massif du Prège et médiéval, à dos d’âne, de la Clare.

Pour pouvoir ériger des mégalithes notre région devait avoir à cette époque une population importante. Les vestiges impressionnants de notre dolmen du Mont ont le même nom qu’un dolmen à l’embouchure de la Vilaine en Morbihan ; le dolmen du crapaud.

A la Montsibière (mons superior) on peut admirer un dolmen dont l’énorme table de gneiss repose d’un côté sur le rocher aménagé et de l’autre sur un bloc de petite dimension. De part et d’autre de ce dolmen bien en symétrie existent deux autres tables de gneiss un peu plus petites posées sur le pourtour en pente du site elles-mêmes suivies d’une pointe retaillée dans le socle rocheux du site.

Un menhir à la silhouette de bison, avec l’indication évidente du torse, du ventre creux, des pattes arrières et surtout la bonne indication de la hure, crinière, du museau retroussé et de la barbiche.

Deux haches en pierre polie néolithiques ont été récemment trouvées sur des terres labourées proches des sites mégalithiques.

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La pierre Saint Martin doit être signalée, même si elle fait partie d’une commune voisine car elle confirme l’implantation mégalithique de notre région.

Lieu de culte antique, des fouilles clandestines ont fait découvrir une quantité de pièces de monnaie de différentes époques qui s’étaient pour la plupart glissées dans les interstices des rochers. Considérée comme pierre guérisseuse, on y amenait les enfants qui avaient des difficultés pour marcher pour faire le tour du monument. On remarque au sommet du bloc rocheux trois cupules : une cubique avec des trous de fixation qui était l’emplacement d’une croix et deux autres moins creuses et plus allongées qui pour la légende sont la trace du pas de Saint Martin, mais qui sont en réalité des bassins de divination. Au pied du bloc on peut encore observer un dolmen dont une partie de la couverture a été détruite, tombeau de chef.

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La forêt de Brahmard tient son nom du celte Bram qui veut dire le cri, utilisé encore de nos jours dans l’occitan dans la même signification, bramo : crier. La tradition locale rapporte qu’une bataille glorieuse eut lieu dans ce bois contre des légionnaires romains, les cris de victoire qui ont dû s’entendre de très loin pour fêter la victoire donnèrent le nom au bois. Les gaulois avaient l’avantage de connaître le terrain humide et marécageux…Champ dolent : le champ de la douleur est, dans Brahmard, une clairière parsemée de petits tumulus, sépultures des gaulois tombés au champ d’honneur.

Le site de Saint Didier se trouvait au carrefour de deux voies de communication importantes : la première : la via dou vi : la voie du vin qui unissait la vallée du Rhône à la vallée de la Loire au niveau du Forezelle partait de Tournon, et passait ensuite par Ste Agrève, Tence, Montfaucon. Le Mont de Saint Didier, Saint Didier, la Rullière, Firminy et le Forez ; la deuxième voie, la voie des Sucs : la voie des sommets, mettait en contact la ville romaine de Vienne et la ville vellave de Ruessio : Saint Paulien, elle traversait les villes d’Yssingeaux, Grazac, Sainte Sigolène Saint Didier Jonzieux…route, prise semble-t-il par Jules César pour rejoindre ses légions basées à Vienne dans la guerre des Gaulles. Un tronçon de cette dernière voie est tout particulièrement intéressant dans la traversée de la Génoirie au bois de la Barbe à Brahmard. Prouesse technique pour faire passer une voie dans un milieu très marécageux et instable et sécuriser le passage du ru par un rail étroit et axé au milieu de la voie et formé par des dalles prises dans le substrat rocheux.

L’implantation du site de saint Didier est le résultat d’un important carrefour entre quatre voies antiques et médiévales ; le lieu dit ’’le chatelard’’ situé derrière le calvaire était sans doute un lieu fortifié (rendu repérable grâce à un petit bois de pins) une vigie d’où le regard porte jusqu’au massif du Mezenc, à la vallée de la Loire ,aux monts du forez , le massif du Felletin.

L’esprit médiéval 

Il faut rendre hommage à notre troubadour, le baron Guilhem de Saint Didier, prince des poètes du Languedoc au XIIe siècle.

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Tableau Murillo
Une belle copie de Murillo amenée du Portugal par un De La Fressange

L’église dont l’ossature du XIe siècle possède des chapiteaux originaux, représentation des péchés capitaux, est des plus originale. A noter une représentation rare du blasphémateur dans une console. Une chapelle abandonnée, au premier étage du clocher, dont le thème du vice et de la vertu est exploité d’une manière naïve et touchante, ne fut pas finie de construire au début du XIVe siècle.

Intramuros, la ville protégeait environ 26 familles nobles avec leurs hôtels particuliers. On y trouvait aussi de quoi divertir tout ce beau monde dans une maison de jeu de paume.


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En pleine tourmente révolutionnaire la municipalité sauve de la destruction un autel de style Pompadour et une chaire à prêcher :
« le 8 mars 1793 le conseil de la commune de St Didier décrète que l’autel sera transféré à l’église paroissiale, attendu que celui existant tombe en ruine de vétusté ».